Quels sont les effets du CBD sur le diabète ?

Selon l’assurance maladie, en France, près de 4 millions de personnes sont suivis pour un diabète en 2019. Selon la Fédération internationale du diabète, le nombre de diabétiques dans le monde ne cesse d’augmenter pour atteindre 463 millions d’individus en 2019. Cette même année, la maladie était directement responsable de 1,5 millions de décès. 48 % de ceux-ci sont survenus avant l’âge de 70 ans. Encore aujourd’hui, cette pathologie ne se guérit pas et des complications graves peuvent survenir. Les recherches se penchent sur diverses alternatives aux traitements actuels. Nous allons nous concentrer sur les études autour du CBD, ses bienfaits et dangers.

Qu’est-ce que le diabète ?

Le diabète est une maladie chronique qui se caractérise par une hyperglycémie (concentration en glucose élevée), c’est-à-dire un excès de sucre dans le sang. Le taux de glycémie à jeun doit être inférieur à 1.26 g/l ou 7 mmol/l. On distingue plusieurs types de diabète.

Rôle de l’insuline

L’insuline, une hormone hypoglycémiante présente dans le sang, régule cette glycémie.

Après un repas, le taux de sucre augmente dans le sang. Les cellules bêta du pancréas, rassemblées en petits amas appelés îlots de Langerhans, sécrètent alors de l’insuline.

Cette hormone permet au glucose de pénétrer dans les cellules de l’organisme, pour être transformé en énergie. Le surplus est stocké dans le tissu adipeux ou le foie. Ainsi, le taux de sucre diminue dans le sang.

Le diabète de type 1

Le diabète de type 1 était autrefois dit « insulino-dépendant ou juvénile ». En effet, il se déclare généralement chez l’enfant, l’adolescent ou le jeune adulte, qui doit recourir à une administration quotidienne d’insuline.

On le considère comme une maladie auto-immune, car les cellules bêta du pancréas sont détruites par l’organisme. Le glucose ne peut alors plus être utilisé par notre corps et le taux de sucre augmente dans le sang.

Les symptômes se caractérisent par une excrétion excessive d’urine, une soif intense, une perte de poids, une altération de la vision.

Les causes restent encore mal définies. Il y aurait vraisemblablement une prédisposition génétique et l’environnement pourrait également avoir son rôle à jouer.

Le diabète de type 2

Le diabète de type 2, autrefois dit « de la maturité ou non insulino-dépendant, apparaît en général chez les individus de plus de 40 ans. Mais des jeunes adultes voire des enfants commencent également à être touchés, en France.

Sournois, celui-ci demeure longtemps indolore et évolue sur plusieurs années :

-          D’abord, il se produit une résistance des cellules de notre organisme, liée à l’âge.

-          Puis, le pancréas tente de s’adapter en sécrétant davantage d’insuline.

-          Finalement, cet organe s’épuise, après 10 à 20 ans et n’en produit plus suffisamment

L’hérédité, la surcharge pondérale et le manque d’activité physique sont des causes de cette pathologie.

Cette forme de diabète concerne plus de 95 % des individus souffrant de la maladie et le nombre de cas ne cesse de s’accroître en France

Le diabète gestationnel

Celui-ci survient durant la grossesse. Mais les valeurs de la glycémie restent inférieures à celles qui poseraient le diagnostic de la pathologie. Il engendre des risques de complications durant la grossesse et l’accouchement. Il augmente aussi la probabilité, pour la maman et l’enfant, d’avoir un diabète de type 2 au cours de la vie.

Conséquences sur la santé

Dans les divers cas de la maladie, le traitement consiste à normaliser le taux de sucre dans le sang, car les hyperglycémies répétées entraînent, à long terme, diverses complications :

-          Deux à trois fois plus de risque d’AVC et d’infarctus du myocarde

-          La rétinopathie diabétique affecte la rétine et peut entrainer une baisse de la vision voire une cécité. Environ un million d’individu sont aveugles à cause de cette pathologie.

-          La neuropathie au niveau des pieds peut entraîner l’apparition d’infections, d’ulcères pouvant conduire à des amputations.

-          Une sensibilité aux infections

-          Une insuffisance rénale

-          Des troubles de l’érection

Selon l’OMS, le diabète et les maladies rénales, qui lui sont liées, ont causé environ 2 millions de décès, en 2019. Les taux de mortalité, selon l’âge, dues au diabète ont augmenté de 3 %, entre 2000 et 2019. Dans cette même période, le taux de mortalité prématurée, concernant la tranche inférieure des pays à revenu intermédiaire, a augmenté de 13 %.

CBD et diabète, comment cela fonctionne ?

Le CBD (cannabidiol) a fait ses preuves dans divers domaines, ces dernières années. Le potentiel de cette molécule étant vaste, les recherches se poursuivent pour de nombreuses maladies et entre autres pour le diabète et les pathologies qui en découlent.

Le cannabidiol réduit l'incidence de la maladie chez les souris diabétiques non obèses

En 2006, des recherches mentionnent l’effet positif du CBD chez des souris diabétiques non obèses. En effet, la molécule a considérablement réduit l’incidence de la maladie chez le modèle murin. Les souris témoins non traitées présentaient une incidence de 86 %, contre 30 % pour celles recevant du cannabidiol. Ce dernier a entrainé une réduction des taux plasmatiques des cytokines pro-inflammatoires. Ces protéines jouent un rôle dans la pathologie en activant des cascades inflammatoires. Il peut aussi inhiber et retarder l'insulite, qui est l’inflammation des îlots de Langerhans du pancréas.

Le CBD stoppe l’apparition du diabète de type 1 chez les souris 

En 2007, des travaux ont été menés sur des souris femelles sujettes au diabète, non obèses. Celles-ci se trouvaient soit à un stade latent de la maladie, soit avec des symptômes initiaux. L’administration du CBD a amélioré les manifestations de la pathologie. Celle-ci a finalement été diagnostiquée chez seulement 32 % des souris traitées avec ce cannabinoïde, contre 86 % des groupes avec émulsifiant et 100 % des non traités. Qui plus est, le niveau de la cytokine pro-inflammatoire IL-12 a été réduit et les ilots intacts du pancréas demeurent plus importants que pour les souris témoins.

L’abstract conclut : « il semble raisonnable d'envisager l'utilisation du CBD pour contrôler le diabète de type 1 à un stade précoce de la maladie. »

Utilisation du cannabinoïde pour le diabète de type 2

Un rapport de cas a été publié en décembre 2021 sur l’utilisation du CBD dans le diabète de type 2. Celui-ci souligne que les diverses études ont principalement été réalisées sur des modèles animaux et que des rapports de cas s’avèrent nécessaires. La situation suivante illustre la prise de cannabidiol chez un homme de 62 ans, souffrant d’obésité et de diabète de type 2, depuis 11 ans. Celui-ci a remplacé son insuline par de l’huile de CBD, suite à des épisodes d’hypoglycémie. Les 13 mois suivants, son A1C (hémoglobine glyquée) est resté stable. L’A1C est une analyse sanguine qui permet d’évaluer la glycémie sur deux à trois mois.

L’article interpelle sur le déficit d’études dans ce domaine.

Il précise également qu’en 2016, une étude randomisée sur 62 patients atteints de diabète de type 2 et non traités à l’insuline a été réalisée. Celle-ci a révélée des effets bénéfiques sur la glycémie à jeun et la fonction des cellules β pancréatiques avec le THCV (tétrahydrocannabivarine) et non avec le cannabidiol.

Plusieurs facteurs peuvent expliquer des résultats différents en terme d’efficacité : l’administration d’autres médicaments, le dosage du CBD, le système endocannabinoïde différent d’une personne à une autre.

Néanmoins, ces études rapportent l’innocuité de la molécule.

Le CBD améliore le dysfonctionnement métabolique chez des rats diabétiques avec ischémie cérébrale

L'ischémie cérébrale et les troubles d'apprentissage qui en découlent sont aggravés chez les sujets diabétiques âgés. L’hyperglycémie cause généralement des lésions vasculaires, qui peuvent aggraver l'état neurodégénératif. Diverses études ont démontré que les individus souffrant de diabète sucré avaient un risque plus élevé, soit 73 %, de développer une démence.

L’administration de CBD pourrait améliorer les dysfonctionnements métaboliques dans les cas de diabète et d’ischémie cérébrale. Cette hypothèse a été expérimentée à l’université d’état de Maringa au Brésil, en 2019, sur des rats diabétiques d'âge moyen. Ceux-ci ont été soumis à une hypoperfusion cérébrale chronique, pour induire l’ischémie cérébrale.

Les résultats sont concluants, le cannabidiol a engendré :

-          Une réduction de l'hyperglycémie

-          Une augmentation de la sécrétion d'insuline

-          Une baisse des niveaux d'AGE (produits de glycation avancée). Ceux-ci sont associés à des troubles cognitifs, à une baisse modérée de la vitesse motrice et de l'efficacité psychomotrice. Les diabétiques avancent habituellement des taux élevés d'AGE.

-          Une diminution des taux de fructosamine, de LDL, de HDL, de triglycérides et de cholestérol total.

-          Un effet hépatoprotecteur.

Ces résultats suggèrent que ce cannabinoïde pourrait être utilisé pour prévenir les dysfonctionnements métaboliques chez les personnes diabétiques atteintes d'ischémie cérébrale. De plus, il pourrait être employé comme traitement pour atténuer la neurodégénérescence causée par la pathologie associée aux accidents vasculaires cérébraux. 

Le cannabidiol en tant que nouvelle thérapie pour la rétinopathie diabétique

La rétinopathie diabétique touche 50% des patients diabétiques de type 2. Dans le monde occidental, elle demeure l’une des principales causes de cécité.

Cette maladie rétinienne est due aux complications du diabète. L’hyperglycémie altère les petits vaisseaux de la rétine, entraînant des lésions au fond d’œil. Selon l’étude menée en 2009, au département ophtalmologique du Medical College of Georgia aux États-Unis, l’inflammation jouerait un rôle majeur dans sa pathogenèse. Les traitements restent limités avec une efficacité discutable.

L’écrit précise que la découverte de nouvelles entités moléculaires reste l'une des principales priorités de recherche. Cette revue se concentre sur le cannabidiol, comme une nouvelle approche thérapeutique, basée sur des études dans des modèles animaux. En tant qu'antioxydant, le principe actif bloquerait le stress oxydatif. En tant qu'inhibiteur de la recapture de l'adénosine, il renforcerait un mécanisme d'autodéfense contre l'inflammation.

Cependant, l'efficacité thérapeutique de cette molécule n'est actuellement pas confirmée par des essais cliniques.

Le système endocannabinoïde (SEC) et les phytocannabinoïdes dans le diabète et ses complications

L'inflammation et le stress oxydatif ont un rôle important dans le développement de la maladie et de ses complications. Des études récentes ont prouvé que le système de signalisation lipidique nouvellement découvert (c'est-à-dire le système endocannabinoïde) peut avoir une influence significative. La modulation de l'activité de ce système présente un véritable potentiel thérapeutique dans de nombreuses pathologies.

Cette revue se concentre sur le rôle du SEC dans le diabète primaire et ses conséquences (dysfonctionnement cardiovasculaire, rétinopathie, néphropathie, neuropathie) en démontrant les mécanismes.

Elle affirme que « des preuves expérimentales et des essais cliniques ont clairement montré que la SEC joue un rôle clé dans le développement du diabète primaire et de diverses complications diabétiques ».

L'inhibition des récepteurs CB ₁ peut atténuer l’inflammation et la génération de ROS (espèces réactives de l'oxygène), qui favorisent les lésions tissulaires et les complications.

Les agonistes CB ₂ peuvent présenter des effets bénéfiques en réduisant la réponse inflammatoire et le stress oxydatif qui en résulte.

La conclusion de cet écrit souligne que certains cannabinoïdes naturels, comme le CBD et le THCV, avancent un important potentiel thérapeutique. Le cannabidiol est un puissant agent antioxydant et anti-inflammatoire, déjà approuvé pour un usage humain. Le THCV (Δ9-tétrahydrocannabivarine) et ses dérivés, peuvent combiner les bénéfices de l’inhibition simultanée de CB 1 et de la stimulation de CB 2. Mais ces derniers font encore l'objet d'intenses recherches.

Ces nouvelles approches du SEC pourront être utiles dans les prochaines pratiques cliniques.

Effets néfastes du cannabinoïde sur la néphropathie diabétique

En 2021, une équipe de scientifiques espagnols étudie les effets du CBD sur l’apparition précoce de la néphropathie diabétique sur des souris mâles. Celle-ci démontre des résultats préjudiciables dans le cadre d’un diabète de type 1 et en particulier avec des complications comme la néphropathie diabétique.

Encore une fois les études demeurent insuffisantes pour mettre en place un protocole thérapeutique face au diabète et troubles qui s’ensuivent. Mais de plus en plus de scientifiques, à travers le monde, s’intéressent au CBD et demeurent confiants quant à son potentiel. Parlez-en à votre médecin, si vous souhaitez consommer ce cannabinoïde dans le cadre d’une maladie et d’un traitement médicamenteux.

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