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Publié le : 03/08/2022 16:55:56
Catégories : Actualité du CBD
Un petit nouveau, arrivé depuis peu sur le marché des cannabinoïdes, le HHC fait déjà des vagues dans l’univers du chanvre ! Cette molécule, entourée de mystères et ouï-dire, inquiète autant qu’elle attire. Dans cet article, nous allons explorer toutes les informations disponibles sur cet analogue du THC.
Le HHC (hexahydrocannabinol) est un cannabinoïde présent en très faible concentration, non dans les fleurs de cannabis, mais dans les graines et le pollen des plantes mâles. On le trouve en quantité tellement infime, qu’il s’avère plus facile et moins onéreux de le synthétiser en laboratoire. C’est pourquoi, il est souvent considéré comme un cannabinoïde semi-synthétique.
Cette substance a d’ailleurs été développé pour la première fois, dans les années 1940, par le chimiste américain Roger Adams. Celui-ci a utilisé un procédé nommé l’hydrogénation, par lequel il a ajouté des molécules d’hydrogène au delta-9-THC. L’hexahydrocannabinol est donc un analogue du tetrahydrocannabinol, leurs structures chimiques étant très similaires.
Depuis, le HHC a fait l’objet que de peu d’attention et a rarement été étudié. Nous disposons actuellement de maigres informations. Cela fait d’ailleurs que peu de temps que le composé attire la curiosité des médias et ce depuis que les fabricants le commercialisent en tant qu’alternative au THC.
Au niveau de la fabrication de l’hexahydrocannabinol deux procédés seraient évoqués.
Celui utilisé par les fabricants actuels serait vraisemblablement l’hydrogénation du THC. Un extrait de cannabis est ainsi mélangé avec de l’hydrogène gazeux dans un contenant pressurisé. L’hydrogène rompt alors les doubles liaisons carbone du tetrahydrocannabinol. Des catalyseurs sont utilisés pour accélérer la réaction chimique. Les plus employés sont généralement le platine, le nickel et le palladium. Deux molécules presque identiques sont alors obtenues :
- Le HHC 9S, a peu d’affinité avec le système endocannabinoïde
- Le HHC 9R, se lie activement aux récepteurs du SEC.
Dans les produits commercialisés, le ratio entre ces 2 substances reste obscur, le dosage précis demeurant très complexe. La puissance, les effets, voire la toxicité restent donc très variables selon les lots de marchandise.
Ce procédé génère en fin de production :
- Des résidus de solvants : acide paratoluènesulfonique, acide acétique...
- Des traces de métaux : nickel, platine, palladium
- Parfois des composés organo-lithiés, méthanol, chloroforme, résidus de colonne de chromatographie...
Par ailleurs, nous avons connaissance également de procédés de synthèse chimique totale de l’hexahydrocannabinol.
La majorité du HHC commercialisé ne possède pas de normes, de certifications. Son origine et son mode de fabrication restent souvent entourés de mystères. De surcroît, il n’existe aucune traçabilité sur les solvants utilisés.
L’hexahydrocannabinol est tellement nouveau sur le marché, que même au niveau de ses effets, les informations restent anecdotiques et bien souvent contradictoires. La complication vient, entre autre, du fait que les produits vendus contiennent des ratios HHC 9S / HHC 9R différents, comme vu précédemment.
Selon certaines sources, ce cannabinoïde représenterait environ 70 à 80 % de la puissance du THC et pourrait présenter des effets psychotropes à doses modérées. Selon d’autres, il serait 1000 fois plus puissant que le tetrahydrocannabinol et serait équivalent à de la morphine.
Les effets ressentis s’avèrent donc très variables et moins constants qu’avec le THC. Aux Etats-Unis, sa consommation est plus répandue qu’en Europe et des phénomènes d’accoutumance et de tolérance relativement rapides ont été observés. Les effets semblent donc plus intenses les premières fois, puis s’estompent au fur et à mesure des usages. Les consommateurs augmentent ainsi continuellement les dosages.
Certains usagers rapportent des effets planants un peu similaires au tetrahydrocannabinol, un high vaporeux, de la fatigue, de l’enivrement, une augmentation du plaisir sensoriel, avec une stimulation de l’appétit.
Les fabricants de HHC présentent bien entendu leurs produits comme sûrs et sans danger. Mais à ce jour, rien ne nous permet de garantir son innocuité. Cette molécule a très peu, voire pas du tout, été étudiée jusqu’à présent. Ainsi, il existe trop peu d’informations à son sujet afin de certifier une utilisation en toute sécurité sur le long terme.
Aux Etats-Unis, l’hexahydrocannabinol est davantage consommé. La FDA (Food and Drug Administration), qui correspond à l’agence des produits alimentaires et médicamenteux, n’a pas approuvé sa consommation, par manque d’évaluations. En revanche, elle énonce une liste d’effets secondaires : vomissements, étourdissements, hallucinations, anxiété, confusion, tremblements et perte de conscience.
Qui plus est, l’opacité qui entoure la composition exacte du produit ainsi que son origine et ses modes de fabrication, constitue un risque pour le consommateur.
Les législations sur le cannabis sont très variables dans le monde. Aux Etats-Unis, par exemple, certains considèrent que le HHC doit être soumis à la loi fédérale sur les analogues. Les divers états n’ont pas encore eu le temps de légiférer sur cette substance. Mais certains pourraient prochainement interdire ce cannabinoïde, soit parce que le THC y est prohibé, soit parce que les études manquent pour déterminer son innocuité.
En France, le contexte juridique demeure particulièrement flou. Le marché des dérivés est en avance sur nos instances gouvernementales.
Le HHC demeure un analogue du THC, substance interdite en France au-delà d’un taux de 0,2 %.
L’OMS avait permis d’écarter le CBD de la liste des stupéfiants avec son rapport rendu en 2017. L’agence avait déclaré, entre autre, que la molécule n’était pas une drogue stupéfiante et ne présentait pas de danger pour la santé. Par contre, elle ne s’est pas encore prononcée sur l’hexahydrocannabinol.
Néanmoins, ce produit dérivé du chanvre étant relativement nouveau sur le marché, il ne figure pas expressément sur la liste des stupéfiants.
En revanche, il existe une longue liste, extrêmement complexe, de cannabinoïdes de synthèse énumérés dans l’arrêté du 19 mai 2015 modifiant l'arrêté du 22 février 1990 fixant la liste des substances classées comme stupéfiants. Celle-ci contient un inventaire de molécules, dont la lecture demeure exclusivement compréhensible par des professionnels : chimistes, pharmacologues... Il semblerait donc que le HHC soit un cyclohexylphénol avec un substitut en position 5 du noyau, en cause un solvant utilisé dans le processus de fabrication. A priori, devant un juge, les peines du trafic et de la consommation de stupéfiants prévaudront.
La prudence s’impose donc pour les commerçants comme pour les consommateurs. Il va de soi que la MILDECA se positionnera prochainement, qui plus est, si le marché de ce cannabinoïde continue à fluctuer.
L’hexahydrocannabinol n’étant pas synthétisé en quantité suffisante par la plante de cannabis, il n’existe pas de fleurs riches en HHC, comme c’est le cas pour le CBD. Néanmoins, la molécule commence à être disponible sous diverses formes :
- Fleurs de CBD imprégnées d’HHC de synthèse
- Huile concentrée
- E-liquides
- Bonbons et divers autres aliments
- Concentrés de type distillat, haschisch…
Ce composé arrive progressivement dans les shops en France. Mais il faut garder à l’esprit, qu’il n’existe pas encore de règlementation à son sujet. De surcroît, les produits vendus ont peu de traçabilité et leur composition reste floue.
Février 2023, Labostark, publie un compte-rendu sur le HHC pour répondre aux interrogations des consommateurs, mais aussi des professionnels. Labostark est un laboratoire d’analyse indépendant, spécialisé dans les analyses physico-chimiques et l’élucidation des risques chimiques en matière de cannabinoïdes, cigarettes électroniques, biocides, pesticides et dans l’agroalimentaire.
Celui-ci conclut, d’une part, que le HHC est considéré comme un stupéfiant, d’un point de vue scientifique. Sa détention est passible de sanctions pénales. D’autre part, le laboratoire affirme clairement sa position sur cette substance, peu importe l’issue réglementaire. Ainsi, Labostark recommande de ne pas consommer, ni distribuer cette molécule, car les effets s’avèrent trop méconnus. De plus, sa consommation comporte des risques à cause des produits dangereux utilisés lors de sa synthèse.
En conclusion, nous constatons qu’il est impossible de garantir une consommation en toute sécurité du HHC, vu le peu d’informations et études disponibles sur son innocuité et utilité. Par conséquent, nous faisons le choix de ne pas commercialiser de produits contenant de l’hexahydrocannabinol, afin de protéger notre clientèle ainsi que la filière CBD, qui peine déjà suffisamment face à nos dirigeants.
Mis à jour le 18/04/2023
Rédactrice en chef spécialisée en CBD
Je suis passionnée et convaincue par le pouvoir des plantes que nous offre la nature et je me suis spécialisée autour du CBD. J’apporte mon expertise sur le sujet et des informations claires sur l’univers du CBD et son actualité, à travers mes articles de blog.
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